Penjing & Figurines
Le terme « pen-jing » est composé de (盆= pot) et (景=paysage).
C’est à dire la représentation en pot des paysages. Il est prononcé «bon-seki» en japonais, «bồn-cảnh»
en vietnamien.
L’analyse
du vocabulaire nous permet de voir que la culture du bonsai
est plutôt concentrée sur la création d’un arbre ou groupe d’arbres en pot
selon les règles strictes de l’art. L’art du penjing
est axé sur la recréation des paysages dans la nature.
Bonsai&Penjing: Contexte historique
Avant de parler des origines du penjing, il faut comprendre le contexte politique de la période de Qin (Chine, 220-206 av. J.-C.). Cette époque est marquée par la réunification douloureuse de la Chine antique pendant le premier règne de l’empereur Qin qui entame les premières constructions de la grande muraille. Par la suite, ce lui-ci commence à cadrer entièrement le pays. C’est le début de la dictature, alors que la Chine est composée de plusieurs entités culturelles.
Devant la situation politico-sociale injuste et instable, de nombreux érudits abandonnent la vie de société et se retirent dans les endroits isolés où l’armée de l’empereur ne peut pas accéder.
Dans le cadre de la vie champêtre, les lettrés commencent à révéler leur pensée à travers les expressions artistiques, poétiques, littéraires et la culture des plantes en pots.
Parmi ces lettrés, il y a Dao Yuen Ming, qui a vécu à la période de la dynastie Jin (Chine, 260-420 apr. J.-C.)
En plein hiver de l’an 405, Dao Yuen Ming reçoit l’ordre de porter les uniformes avec soin et d’aller s’agenouiller à l’entrée de son district pour accueillir un Inspecteur de la cour impériale. Devant une telle situation méprisantes et orgueilleuses du haut fonctionnaire, il écrit « Je préfère mourir plutôt de faim que de gagner 5 dou* de riz en m’abaissant devant ce triste corrompu ». Le « dou=10litres » est une unité de mesure. Le 5 « dou » est 50 litres de riz ce qui représente le maigre salaire d’un petit fonctionnaire.
Tout le monde doit circuler sur les mêmes routes, utiliser les mêmes mesures, lire les mêmes caractères…etc. L’empereur inculte commence également à enterrer vivants les lettrés et à brûler les manuscrits parce qu’ils sont difficiles à gouverner.
Le cadre de la vie champêtre
Dao Yuen Ming démissionne et mène une vie humble à la campagne en écrivant « La source des fleurs de pêcher ». Dans ce livre, il aborde le thème de la société sans hiérarchie ni Etat qui vivrait dans les vallées cachées des pêchers. La vie paysanne a incité le poète à travailler la terre et à cultiver les plantes en pots.
Grâce à son attitude inflexible devant les pouvoirs politiques, les intellectuels chinois, à travers de nombreuses dynasties, ont toujours honoré Dao Yuen Ming comme le symbole de la liberté d’expression et de pensée.
Afin de valoriser l’esprit du penjing, les artistes de génération en génération ont perpétuellement considéré le poète comme précurseur dans la culture en pot des plantes.
D’ailleurs, les descendants de la famille Dao vivent encore au sud de la Chine où se trouve toujours la tombe du lettré. C’est une région connue pour la particularité des ses bonsai, les penjing de Lingnan.
Dao Yuen Ming avec les chrysanthemes